Santé au travail Grand écart entre gestion du stress et bien-être
S'interroger sur la qualité de vie au travail est déjà un progrès !
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S'interroger sur la qualité de vie au travail est déjà un progrès !Deux colloques, tenus en novembre 2018 à Angers (49) se sont penchés sur l'amélioration des conditions de travail, tant pour les employeurs que pour les salariés. Plant Event(1), organisé par le pôle de compétitivité Végépolys, consacrait des ateliers à l'emploi et l'Humain au sens large dans les filières du végétal*.-Esaconnect-les Rdv de l'Agriculture Connectée" mettait, quant à lui, l'accent sur le numérique au service de la santé, thématique de l'édition 2018.
Quel bien-être peut-on espérer au travail ? Cette interrogation dépasse celle sur l'optimisation des tâches. L'écoute d'une personne génère de la satisfaction. L'ouverture de la parole aux salariés et le développement de la confiance concourent à mieux vivre son travail. Ainsi, la fidélisation par la bienveillance a été identifiée - dans l'étude prospective annuelle de Végépolys - comme une piste importante pour les professionnels.Par ailleurs, cette étude alerte sur le besoin de polyvalence avec des compétences techniques et transversales incluant notamment l'agtech (en raccourci, il s'agit de la transformation du secteur agricole à l'ère de la data, de l'automatisation, des objets connectés, voire même des drones et autres technologies "Hightech").La formation - côté employeurs comme côté salariés - est citée comme un outil pour (se)donner du temps, se pauser, anticiper les chantiers. D'autant que l'homme - ou la femme - sont de plus en plus confrontés au numérique et aux robots. Plant Event posait une question cruciale « Quelle sera la valeur ajoutée de l'Humain dans un monde technologique ? ».
Tous connectésEn ouverture d'Esaconnect, Bertille Thareau, responsable du laboratoire Laress et titulaire de la chaire Mutations Agricoles de l'ESA (Ecole supérieure d'agriculture à Angers), soulignait combien l'agech apporte des solutions mais aussi des tensions. « L'enjeu : limiter la pénibilité ; toutefois il faut en même temps repenser les métiers en s'appropriant les nouveaux équipements pour bien vivre son travail. » L'agriculture connectée offre la promesse d'alléger la charge mentale en permettant d'anticiper ; à l'inverse, elle provoque un alourdissement par du travail "invisible" (maintenance, disponibilité élargie). La connexion permanente aux divers outils de travail augmente la charge mentale du décideur. Le mal-être ressenti par les exploitants face au numérique est avéré. Il existe un double risque de dessaisissement : . par l'exécution digitalisée ou robotisée des tâches ;. et par la perte de « connexion matérielle » aux données devenues virtuelles.Durant la table-ronde d'Esaconnect sur « le numérique au service de la santé des travailleurs », Coralie Hayer, conseillère nationale en prévention des risques à la Caisse Centrale de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) analysait : « On assiste à une nouvelle révolution agricole, identique à celle de l'introduction de la mécanisation. L'exploitant s'interroge sur le sens à donner à son métier. » Les métiers sont certes moins physiques mais nécessitent davantage d'accompagnement en formation. Employeurs et salariés acceptent mieux les nouveaux outils et méthodes s'ils les comprennent.A l'évidence, des mutations majeures insoupçonnées émergent dans la gestion des ressources humaines.
(1) : les 7 et 8 novembre 2018 à Terra Botanica, àAngers(2) : le 21 novembre 2018 à l'ESA d'Angers(3) *Pour en savoir plus :. "Plant Event : Métissons nos équipes, nos idées et nos projets", Lien horticole n° 1079 du 21 novembre 2018;. "Plant Event : Oser expérimenter pour mieux manager", Lien horticole n° 1080 du 28 novembre 2018.
Légende photo : Durant Esaconnect 2018, une table ronde a abordé le numérique au service de la santé. L'écran affiche Coralie Hayer de la CCMSA. ©Linda Kaluzny-Pinon
Linda Kaluzny-Pinon
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